Le grand virage de la révolution numérique

Le 30 septembre dernier, Gilles Babinet « Digital Champion », c’est-à-dire responsable des enjeux de l’économie numérique, pour la France auprès de la Commission européenne, est venu sur Metz pour évoquer la thématique de la révolution numérique. Ne sachant pas exactement dans quelle type de conférence nous nous embarquions, c’est avec un réel plaisir que nous avons découvert et écouté ce multi-entrepreneur nous donner sa vision positive du numérique pour l’avenir.

 

Un constat décevant

Aujourd’hui la France est loin (très loin) d’être au point sur le plan numérique. Rejeté au second plan par un Etat, privilégiant l’occupation de terrains plus sensibles comme le chômage, la croissance ou le niveau général de l’économie, le numérique n’est pour l’instant pas une priorité. Et pourtant il devrait l’être car ce n’est pas une entité autonome dans le sens où toute amélioration digitale aura une conséquence quasiment automatique sur les thématiques évoquées à l’instant. Les enjeux sont colossaux et il ne va pas falloir que la France traine pour prendre le wagon sous peine de se retrouver très vite en queue de peloton. Les start-ups françaises l’ont bien compris et s’attèlent à créer, évoluer et à s’adapter en permanence aux nouveautés du digital. En effet même si l’Etat, les universités et l’Education Nationale française en règle générale n’ont pas encore entamé le virage du numérique, les entrepreneurs, eux, en ont bien saisi les enjeux. Boostés par une capacité à innover bien présente ainsi que par des infrastructures numériques de qualités, les start-ups tirent tant bien que mal le pays mais ne pourront pas le faire avancer toutes seules. Les changements majeurs ne seront possibles que lorsqu’il y aura une prise de conscience collective de la puissance du numérique dans les hautes sphères de l’Elysée.

La puissance du Big Data

Big Data par ci, Big Data par-là, c’est l’expression du moment lorsque l’on évoque la révolution digitale. Le regroupement d’une multitude de données est aujourd’hui au centre de toutes les préoccupations et ce du fait des conséquences qui peuvent en découler. La puissance d’une bonne utilisation de ces données est juste extraordinaire dans de nombreux domaines. Pour prendre un exemple concret, l’utilisation d’une multitude de données peut conduire un pays à anticiper l’arrivée d’une épidémie. En effet grâce aux données recueillies par rapport aux mots clés (tapés sur google par exemple) liés aux symptômes d’une maladie en particulier et repérés dans une zone géographique définie, il est possible de savoir en temps réel si un pays ou un autre est touché. Cela permet donc de pouvoir agir rapidement et efficacement et donc d’éviter la propagation de la maladie au plus grand nombre. Lorsque l’on connait le gouffre que représentent les dépenses de sécurité sociale en France, on se dit qu’une attitude préventive et proactive guidée par les Big Data pourrait rendre de fiers services à tous, encore faut-il en prendre conscience. Le revers de la médaille relève d’une mauvaise utilisation de cet outil avec le regard sur l’Etat tout puissant « Big Brother is watching you » évoqué par Georges Orwell dans son livre 1984. Les risques existent et ils sont bien réels mais si nous souhaitons avancer, la révolution numérique est un passage obligatoire, à nous d’en être les acteurs et non les spectateurs.

La 3ème révolution est en marche

Malgré la claque infligée par la bulle internet des années 2000, les bouleversements liés au numérique n’en sont qu’à leurs débuts et la situation va continuer à évoluer au fur et à mesure des années. Petit à petit les rapports peuvent s’engager dans une dynamique d’inversion. En effet alors qu’il est coutume de dire que l’Etat doit tout connaitre sur vous et que l’inverse est faux, l’équation pourrait être quelque peu modifiée. Le phénomène d’open source est amené à se démocratiser tant la puissance de la multitude peut s’avérer être grande. Des milliers de cerveaux valent mieux qu’un et c’est dans cette optique que le collaboratif prend tout son sens. Le fait d’avoir un accès gratuit aux informations ainsi que de pouvoir améliorer cela grâce à la collaboration de tous,  participe à cette logique d’optimisation/développement de la société.

La libéralisation des données est une des voies probables de cette révolution du numérique et elle changerait totalement les rapports amenant notamment l’Etat à être beaucoup plus transparent et donc à responsabiliser les français en les plaçant dans une logique d’autorégulation. Sommes-nous prêt ?! Le chemin est long et il est impossible de prévoir l’avenir, cependant il est temps pour la France de prendre le virage du numérique et d’utiliser ainsi de la meilleure des manières les nombreux atouts que compte le pays.

Sébastien LEFEVRE
Co-fondateur
ICN BUSINESS SCHOOL – NANCY
Master Négociation Internationale
« Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie » Confucius 
Articles de Sébastien

COMMENTS

  • Benjamin PERRIN

    Bel article Sébastien.
    De mon point de vue l’avenir du numérique passera également par « les objets connectés », tels les réfrigérateurs intelligents qui commandent les aliments à votre place, les panneaux publicitaires qui récupèrent certaines informations de votre téléphone pour adapter le contenu des publicités, les montres qui surveillent votre état de santé… Le big data sera essentiellement généré par tout ces objets connectés et non par simplement par les recherches Internet. Internet n’est que le support pour faire transiter toutes ces données.

    Mais peut-être que tu le savais déjà, et que tu prépares en ce moment un article sur le sujet :D

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