Interview de Pierre Hervé, co-fondateur de KUDOZ

 INTERVIEW – Il y a quelques jours, j’ai eu l’occasion d’échanger agréablement avec Pierre Hervé co-fondateur de Kudoz, une application mobile française lancée depuis 9 mois qui met le job de vos rêves à votre portée.

– Peux-tu nous présenter ton parcours et celui de ton associé?  

On a tous les deux (Pierre et Olivier Xu) fait HEC. On s’est rencontré en classe préparatoire. Puis, à la sortie de l’école, on a rejoint Rocket Internet, un incubateur de start-up. Nous avons, pendant deux années, lancé des start-up de e-commerce.  La première était au Vietnam et la deuxième en Egypte.

Ces différentes missions nous ont donné le goût pour l’entreprise et la passion des start-up. Alors, en en Octobre dernier, on a démissionné pour créer Kudoz en Décembre 2013.

– Comment as-tu connu ton associé et comment as-tu su que c’était la personne qui conviendrait pour débuter cette aventure entrepreneuriale?

C’est venu assez naturellement, on était amis depuis longtemps, et durant ces deux années chez Rocket Internet, on s’est rendu compte qu’on aimait travailler ensemble et qu’on était complémentaires.

– De qui  et de combien de personnes se compose l’équipe actuellement?

On est 6 aujourd’hui. On a un troisième associé qui est développeur mobile, 2 développeurs et 1 commercial. En ce moment, on recherche une personne en stage pour s’occuper du marketing – webmarketing, relations presse, et community management.

– Peux-tu me décrire ton rôle/ta fonction au sein de Kudoz?

Au début, comme tout entrepreneur on fait de tout, on doit être polyvalent. On gère donc l’administratif, le juridique, le commercial etc… Sinon, Olivier est responsable de la partie produit et technique et je me charge du marketing et commercial.

– Où est implantée la start-up?
On est à Paris dans le 11ème. On est en recherche de nouveaux locaux actuellement pour élargir nos bureaux.

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– Pour quelle raison Kudoz a-t-elle été créée?

Nous sommes partis de deux constats : du côté des candidats, aujourd’hui postuler reste un archaïsme. En effet, quand on voit la plupart de sites d’emplois sur lesquels il faut s’inscrire, mettre à jour le CV, faire des recherches, et se voir rediriger vers d’autres sites, on se demande qui a le temps pour ça !

Le but est de créer un outil intuitif pour l’utilisateur lui permettant d’être en permanence en veille.

La recherche d’emploi peut devenir ludique et rapide ! Notre volonté est de créer une application de mobilité qui puisse permettre de postuler partout à tout moment et de voir les offres qui nous correspondent.
Le deuxième constat se fait du côté du recruteur : ils constatent que souvent les meilleurs candidats sont des personnes déjà un poste. Aujourd’hui, pour les contacter, c’est soit cher en passant par un cabinet de recrutement, soit long en épluchant des CV-thèques ou réseaux sociaux comme LinkedIn.

– Peux-tu me décrire le fonctionnement de cette application?

Le candidat télécharge l’application, se connecte avec son profil LinkedIn. Il doit répondre à 3 questions de calibration sur le salaire, le secteur, et la localisation. Avec ces données-là, notre algorithme va rechercher les meilleures offres dans notre base qui correspondent à son profil.

L’utilisateur a juste à consulter l’offre qui l’intéresse et liker ou décliner l’offre qui s’affiche, puis s’affiche l’offre suivante et ainsi de suite.

Le recruteur va ainsi voir les profils qui ont retenu son offre via une plateforme web et va pouvoir contacter le candidat qui l’intéresse.

– A qui se destine cette application?

Nous nous adressons à tous les cadres qui ont un profil sur LinkedIn, et à tous les jeunes diplômés. Plus particulièrement, nous visons un marché qui n’est pas ciblé par les sites de recherches aujourd’hui: celui des personnes qui occupent déjà un poste, mais qui ne sont pas en recherche active d’emploi.

– Quelle est le type d’offre que l’on peut trouver? 

Aujourd’hui, notre cœur de cible concerne majoritairement des CDI.  Mais on a aussi des propositions de postes en stage, en CDD, et en alternance.

kudoz annonce

– Cette application couvre-t-elle uniquement le marché national de l’emploi?

Actuellement, c’est une application française et l’on s’adresse exclusivement à des recruteurs basés en France mais nous avons aussi des recruteurs qui postulent depuis la France pour des offres qui sont basées dans leurs bureaux situés à l’étranger (Allemagne, Etats-Unis…).

– Est-elle gratuite?

Oui, pour les candidats et elle le restera !

En revanche, le recruteur peut déposer gratuitement une annonce, mais il doit payer pour être mis en contact avec les candidats qui l’intéressent. Pour le mois de Septembre, on offre trois mois de gratuité pour les recruteurs qui s’inscrivent sur notre plateforme.

– Est-elle disponible sur tous les systèmes d’exploitation?

Pour le moment, c’est uniquement sur iOS. Ça sera disponible fin Septembre pour Android.

– Etes-vous les seuls sur le marché des applications à proposer ce système de proposition d’emploi personnalisé?

Aux Etats-Unis, il y a des applications qui se lancent aussi comme Jobr  et Emjoyment , mais uniquement pour des offres situés aux EU.  En France, il existe Qapa un site qui n’est pas une application mobile, mais qui a une démarche similaire à la nôtre pour le matching d’offres.

On ne savait pas que Jobr existait quand on a lancé Kudoz. Ils sont quasiment au même stade que nous. On voit plutôt cette concurrence d’un bon œil. Le fait que d’autres personnes développent des idées similaires signifie que celle-ci est bonne.

– En quoi Kudoz se démarque-t-elle des autres?

Notre promesse est que le candidat n’ait jamais à avoir du texte à taper sur l’application (champs de formation, de diplômes de motivation, d’expérience…) et que la recherche d’emploi devienne ludique, notamment grâce à l’effet de swipe à gauche ou à droite des offres.

– Pourquoi utiliser Kudoz?

Pour se faciliter la vie en gagnant du temps pour postuler (la recherche est plus rapide car l’offre correspond au profil du candidat), et également pour s’ouvrir aux opportunités sur le marché de l’emploi pour toutes les personnes qui n’étaient pas en recherche active sur les sites traditionnels.

– Actuellement, combien d’utilisateurs utilisent votre application?

On a eu près de 10 000 utilisateurs sur Kudoz.

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– Comment faites-vous pour vous faire connaître?

Nous avons privilégié la communication auprès de blogs et sites spécialisés sur l’actualité des professionnels du digital et des start-up comme FrenchWeb, Maddyness  et sur le recrutement mobile et social tel que Rms Conf. Nous communiquons aussi via les réseaux sociaux et par le bouche à oreille. Nous n’avons aujourd’hui quasiment pas fait de publicité payante sur le Web.

– Pourquoi avoir choisi de nommer cette application ainsi?

Ça vient du terme en argot kudos, qui veut dire félicitation en anglais. C’est un terme qu’on utilisait beaucoup quand on travaillait chez Rocket Internet. On aime bien la connotation positive de ce mot !

– Avez-vous rencontré des obstacles lors de la création de Kudoz?

Le plus gros enjeu que l’on a connu fut à nos débuts la partie technique. Nous sommes tous deux des profils issus d’école de commerce. Nous ne savions pas développer et nous ne pouvions pas embaucher tout de suite un développeur. Mon associé a donc suivi une formation au code de 3 mois au Wagon. La formation a un prix adapté aux entrepreneurs et nous a permis de lancer la première version de l’application !

– Quels sont les prochains objectifs pour Kudoz?

D’abord, nous souhaitons développer l’application Android qui sortira à la fin du mois de Septembre. Ensuite, nous voulons ouvrir un bureau à l’étranger, pour lancer l’internationalisation de Kudoz en Europe. C’est un travail de fond permanent, nous améliorons notre algorithme de recommandations !


– Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui hésitent encore à entreprendre?

De se lancer, parce que c’est en se jetant à l’eau qu’on apprend à nager. Et le fait de créer sa boîte génère une liberté et une adrénaline que l’on ne peut avoir autrement. Il ne faut pas avoir peur de l’échec. C’est en faisant des erreurs que l’on apprend le plus !

– Un dernier mot à ajouter?

Téléchargez Kudoz !

Merci beaucoup Pierre de m’avoir accordée cette interview  et bonne continuation pour la suite !

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à faire un tour sur leur site officiel.
Enfin, pour suivre leur actualité rendez-vous sur leur compte
Twitter et leur page Facebook.

Crédits photo :

www.getkudoz.com

www.rmsnews.com

Irène GRANGE
Rédactrice
UNIVERSITE PARIS 8
Licence Information et Communication
« Tes rêves te demandent, de risquer, de délaisser le confort, d’exister dans le monde, d’être différent, de déranger, et de croire en toi »

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