Zuckerberg en Herbe
Paris, future capitale des startups étudiantes ? Ces dernières années la culture entrepreneuriale s’y développe rapidement. Sur près de 5000 startups recensées dans la capitale, 10% d’entre elles ont été créées par des étudiants. Effet de mode ou tendance de fond, qu’est-ce qui poussent ces jeunes à vouloir mener de front études et entrepreneuriat ?
Du rêve à la réalité
Enfant prodigue d’Harvard, Mark Zuckerberg est devenu la figure emblématique de l’entrepreneur encore étudiant. Fondateur de Facebook, il a montré que peu importe l’âge ou l’expérience, on peut créer son entreprise. Ce jeune homme a attiré l’attention sur ce statut, un peu particulier, être étudiant et créateur d’entreprise. Peut-être l’insouciance, le peu de responsabilité ou l’envie de s’amuser, ont-ils permis à Mark Zuckerberg de révolutionner les réseaux sociaux… A moins que ce soit le modèle universitaire américain ?
En France, les Grandes Ecoles ont bien compris l’intérêt de ce modèle. Elles ont mis en place leur pôle entrepreneuriat, à l’exemple d’HEC, de l’EM Lyon, de Dauphine ou de l’ESSEC, la liste est encore longue des écoles de commerce qui encouragent et favorisent son développement.
En revanche, les universités se montrent plus timides. A Assas, Descartes, au Panthéon, les formations sont encore peu connues et moins développées. L’écart entre grandes écoles et universités se fait une fois de plus sentir.
Une dynamique entrepreneuriale en marche
Pour atténuer ces différences et ouvrir le statut d’entrepeneur à un maximum d’étudiants, le gouvernement en favorise l’accès. En créant le statut d’étudiant entrepreneur et le pôle PEPITE (pôle étudiant pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat), l’Etat donne un signal clair de sa volonté d’aider les étudiants dans leur projet de création d’entreprise. Ce statut permet aux jeunes bâcheliers, étudiants ou diplômés de moins de 28 ans de recevoir le diplôme “étudiant-entrepreneur”, d’aménager les études, de prolonger les avantages étudiants, de bénéficier d’une reconnaissance de projet d’entreprise, d’offrir un accès à un espace de travail collaboratif et d’accompagner l’étudiant grâce à des tuteurs.
De son côté, la mairie de Paris a elle aussi développé un programme d’accompagnement. Paris Région Lab, l’un des incubateurs de la ville, a lancé fin 2014 son programme de Startup Ambassador. Il s’agit de créer une relation de confiance entre un étudiant de master universitaire et le fondateur d’une startup. Le but est de faire découvrir à l’étudiant le fonctionnement d’une startup et de s’investir au sein de celle-ci.
Etudiant et entrepreneur
Devenir entrepreneur quand on est étudiant offre de manière générale certains avantages. L’absence d’impôts à payer, de conjoint ou d’enfant à charge, plus de temps disponible, moins de stress, en plus de tous les avantages cités inhérents au statut d’étudiant entrepreneur, ne sont pas négligeables.
En revanche plusieurs inconvénients sont liés à la situation spécifique de l’étudiant, manque d’expérience, de crédibilité, de soutien et de ressources financières peuvent représenter un véritable handicap pour les débuts du jeune entrepreneur.
Mais aujourd’hui grâce à la multiplication des dispositifs les étudiants entrepreneurs peuvent faire leurs premiers pas dans la création d’entreprise en toute confiance. Un bon encadrement leur permettra d’éviter bien des erreurs et de dynamiser l’activité économique.
Après tout ces étudiants sont les chefs d’entreprise de demain, il est normal de parier sur eux.
Margot MINET
Rédactrice
Institut Français de Presse
Master Médias, publics et cultures numériques
« Le plus grand ennui c’est d’exister sans vivre » Victor Hugo